Au soleil de l’ébauche
La poésie est brise à l’aube des contemplations
Ses bras rêveurs sont la goutte d’eau de l’écriture
Elle se fait caresse au front radieux de la Création
Elle conquiert un bout de terre
Mais pas seulement, elle étreint
La fécondité d’une source
Les souffles d’un vent d’été
La douceur d’une pomme acidulée
Les pétales délicats d’une rose
Puis sur le sentier à fleur de lac
Lorsqu’exhalent des senteurs
Un songe et la voici qui s’interrompt alors
Nul besoin de fermer les yeux
Il serait dommage de ne pas vagabonder
Ou d’écarter cette proximité
Le chien qui passe avec son maître
Une libellule, un colibri qui volent
Le papillon qui tournoie ici ou là
Les pécheurs assis sur le ponton
Les fleurs odorantes d’un tilleul
Un champ doré de tournesols
L’abeille butinant l’hibiscus
La mesure de la pensée et celle de la poésie
Ne peuvent s’accorder
Avec les aléas de la vie
L’aboiement de deux chiens en colère
Les bruits répétés d’une tronçonneuse
L’exubérance d’un concert musical
Les côtés sombres de la montagne
La férocité d’une bourrasque
La violence d’un incendie
Notre terre sèche épuisée
À la manière d'André Breton, inspiré par :
"Sur la route de San Romano 1948"...