Pointillisme
Ton regard se disperse en l’évocation…
Ta main s’unit, savante, à l’odeur de peinture ;
Miroir dans ce triptyque, un songe le ceinture,
Du trouble familier naît l’inspiration.
Le silence interroge un éclat de lumière
Et le rêve s’ébauche, espace, mouvement ;
Ton regard se dissout dans un dépouillement
Tandis que du pinceau fond la rose trémière.
Effluves d’ylang, musc, anémone, citral…
L’herbe haute se croque, un bouquet, la prairie,
Les prés d’ombre, l’auvent, l’âne, la bergerie ;
Perspective, la scène : un baiser pictural.
L’huile ? Source d’éveil ? Le nard de l’exotisme ?
La prégnance des cieux projette son linceul ;
Pigments sur les reliefs, d’un ton primaire, seul,
Le glacis de l’audace appelle au pointillisme.
Sur la fresque une femme en robe de satin…
Huppé ce chœur d’oiseaux ! Harpe musicienne ?
La tourterelle vole, Ô voix magicienne !
C’est le chant de l’aimée exaltant le matin.
Des méplats sur la toile où trône l’inconnue ;
Radieuse, elle pose … apaise ton désir …
Tu contemples ton œuvre : estampe du plaisir ?
Un corps, une promesse, état de grâce. Nue !
La muse fascinante apprivoise tes feux…
Te voici dans l’Éden, tu rencontres les anges !
L’éternité s’accorde aux lyres des louanges
Que l’aquarelle t’offre à la gloire d’Orpheus. ˡ
ˡ Orphée