Langueur sororale
Une amie a perdu sa sœur, nous partageons son inexprimable chagrin ; la tristesse transperce notre âme et les mots, nos mots si pauvres s’ouvrent aux réminiscences d’hier, lorsqu’un être cher nous a quitté(s) :
Ta veine médiane aspire le calmant,
Sur ta joue et la mienne, une bruine flotte ;
Je m’approche de toi, de ta face pâlotte…
Acceptant le destin, tu te bats dignement.
Nos regards voilés d’eau scrutent le firmament,
Une étoile reflète en la voûte falote ;
Le mal gagne ton corps, ta peau maigre tremblote,
L’heure suprême inflige un vif déchirement.
Dans la fosse béante offrant la quiétude
Les chagrins du ciel noir fendent l’infinitude ;
Chacun de nous te pleure aux yeux rouges du soir.
Un parfum sépulcral exhorte les ténèbres,
En ce jour assombri rien ne pourra surseoir
Tandis que ta présence ourle ces fleurs funèbres.
En cœur à cœur avec tous les êtres chers qui nous ont précédés.