Au seuil de l'année nouvelle, relire Charles Péguy !
Nos pas se sont posés sur l’année nouvelle et voici que « l’Espérance » en cette tendre pensée insufflée, écoutée et lue entrelace notre âme auprès de ces deux autres vertus l’entourant : « La Foi et la Charité », trois vertus théologales accessibles à chacun(e) … avec toi mon enfant, toi mon frère, toi ma sœur, nous voici parcourant profusément l’œuvre du talentueux Poète Charles Peguy -page après page- l’ouvrage du « Porche du Mystère de la deuxième vertu » écrit par l’auteur en 1911.
Soit vous restez devant le porche de l’entrée de la cathédrale, soit vous entrez et vous asseyez dans le silence offert de l’instant présent pour lire tranquillement ce poème [Monologue de madame Gervaise]… sinon, fermez vos yeux, écoutez ce poème en suivant le lien joint ; laissez-vous porter, guider par cette petite espérance qui s’avance sur votre route 2023, tel doux mystère à méditer dans la joie, la lumière, la confiance, rendant grâce « d’être » ici et maintenant.
« L’Espérance » est là ! comme elle, avançons-nous sereinement sur le chemin de l’amour au présent, tournés vers le futur…
Pour l’écouter :
Souhaitez-vous lire Le Porche du Mystère de la deuxième vertu de Charles Péguy ? L'œuvre est publiée en poche dans la collection Poésie/Gallimard. Les œuvres musicales diffusées dans l'émission sont Cradle Song, de Gordon Jacob, interprété par Bonfiglio à l'harmonica, et la Sonate pour violon et piano en la bémol mineur, Ballada interprétée par Vera Zavaro et Guillaume Durant-Piketty.
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Poème de Charles Péguy : « Le porche du mystère de la deuxième vertu »
Extrait :
Madame Gervaise rentre
La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’espérance.
La foi, ça ne m’étonne pas.
Ça n’est pas étonnant.
J’éclate tellement dans ma création.
Dans le soleil et dans la lune et dans les étoiles.
Dans toutes mes créatures.
Dans les astres du firmament et dans les poissons
de la mer.
Dans l’univers de mes créatures.
Sur la face de la mer et sur la face des eaux.
Dans le mouvement des astres qui sont dans le ciel.
Dans le vent qui souffle sur la mer et dans le vent
qui souffle sur la vallée.
Dans la calme vallée.
Dans la recoite vallée.
Dans les plantes et dans les bêtes et dans les bêtes des forêts.
Et dans l’homme.
Ma créature.
Dans les peuples et dans les hommes et dans les
rois et dans les peuples.
Dans l’homme et dans la femme sa compagne.
Et surtout dans les enfants.
Mes créatures.
Dans le regard et dans la voix des enfants.
Car les enfants sont plus mes créatures.
Que les hommes
Ils n’ont pas encore été défaits par la vie.
De la terre.
Et entre tous ils sont mes serviteurs.
Avant tous.
Et la voix des enfants est plus pure que la voix
du vent dans le calme de la vallée.
Dans la vallée recoite.
Et le regard des enfants est plus pur que le bleu du
ciel, que le laiteux du ciel, et qu’un rayon d’étoile
dans la calme nuit.
Or j’éclate tellement dans ma création.
… …